Tout d’abord, rappelons pourquoi il faut faire attention aux bruits. Le bruit excessif peut entraîner de nombreux problèmes de santé pour les travailleurs tels que la perte auditive temporaire ou permanente. Il est même possible qu’il provoque des problèmes de sommeil, des troubles de concentration, du stress et de l’anxiété. Ces effets nuisent à la productivité, à la qualité du travail et à la vie personnelle. Outre les problèmes de santé, le bruit excessif risque également d’augmenter les risques d’accidents. Lorsque les travailleurs sont exposés à un bruit intense, ils peuvent avoir de la difficulté à entendre les avertissements, les alarmes ou les signaux de danger, ce qui peut compromettre leur sécurité. De plus, le bruit peut perturber la communication entre les travailleurs, ceci pouvant entraîner des erreurs et des accidents.
Au Québec, la réglementation sur la santé et la sécurité au travail prévoit des normes spécifiques pour limiter l’exposition des travailleurs au bruit. Selon le Règlement sur la santé et la sécurité du travail (RSST), l’employeur a l’obligation de mesurer le niveau de bruit dans les lieux de travail et de prendre les actions nécessaires pour protéger les travailleurs. Il est également dans l’obligation de l’employeur de fournir aux travailleurs des équipements de protection individuelle tels que des bouchons d’oreilles ou des coquilles.
À partir du 16 juin 2023, de nouvelles obligations réglementaires entreront en vigueur au Québec. Ces obligations visent à renforcer la protection des travailleurs contre les dangers du bruit. Elle exige une évaluation des risques liés au bruit en identifiant les zones à risque et les travailleurs potentiellement exposés. Dans l’année suivant cette évaluation, l’employeur devra mettre en place un plan d’action permettant d’éliminer à la source ou de réduire le bruit. Selon le risque présent, il existe des méthodes d’évaluation simplifiées (moins précises) ou plus détaillées (avec des appareils tels que le sonomètre intégrateur ou le dosimètre). De plus, en raison de la diminution des valeurs d’exposition admissibles, la limite d’exposition au bruit pour une durée de 8h par jour passera de 90 à 85 dBA.
Les employeurs devront également élaborer un programme de prévention du bruit. Celui-ci devra inclure des mesures techniques et administratives pour réduire l’exposition au bruit. Par la suite, des contrôles devront être mis en place pour assurer une surveillance continue des niveaux de bruit et pour sensibiliser les travailleurs aux risques associés. Le programme de prévention et le plan d’action devront être affichés ou diffusés dans le milieu de travail. Les employeurs devront fournir, en fonction des résultats, des protecteurs auditifs respectant les normes de performance et de sélection établies. Une formation théorique et pratique concernant le choix, l’ajustement, l’inspection et l’entretien des protecteurs auditifs devra également être mise en place.
La nouvelle réglementation prévue à partir du 16 juin 2023 renforcera davantage la protection des travailleurs contre les dangers du bruit. Il est crucial que les employeurs se conforment à ces nouvelles obligations et prennent les mesures nécessaires pour prévenir les effets néfastes du bruit en milieu de travail. Rappelons-nous que la réduction des nuisances sonores favorise la concentration, la productivité et, surtout, la santé auditive. Et si vous êtes entourés de collègues bruyants, il est temps de discuter calmement avec eux de ces nouveautés. Après tout, si la parole est d’argent, le silence est d’or!
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